sans étiquette mais avec opinions

Il est important de constater que la proportion de listes « sans étiquette » aux élections municipales est en relation inverse du nombre d’habitants. Il y aurait donc des raisons de mettre ses opinions politiques au fond de sa poche quand il s’agit de gérer une commune aux dimensions "humaines" et de les sortir dans le cadre d’un scrutin départemental, régional, national ou concernant une agglomération importante.

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette distinction. La plus simple repose sur une différence de nature dans les tâches à exécuter.

Aux niveaux supérieurs du mille feuilles stratifiant le pays, les choix décisionnels doivent faire intervenir des critères relevant de la doctrine. La liberté prendra parfois le pas sur la fraternité, ou à l'inverse le groupe sur l’individu, avec des déclinaisons appliquant ces concepts à des situations concrètes tels que le fonctionnement des entreprises, le respect de l’environnement, la définition du système de protection sociale ou des différentes formes d’imposition.

 A l’autre extrémité du découpage territorial, la réduction de la population concernée change la donne. Tous les grands principes peuvent passer au second plan quand il s’agit d’agrandir une école, de recruter un policier municipal supplémentaire ou de modifier la signalisation d’un carrefour. Les choix à effectuer ont une autre dimension et les critères d'utilité et de faisabilité permettent de retenir les meilleurs solutions, sans déclarer la guerre.

 Ma compréhension du caractère utile ou destructeur des oppositions de nature très générales, doctrinales, s'est construite pendant quelques dizaines d’années au contact de politiques appartenant à des familles très différentes, dans des domaines relevant de la sécurité sanitaire au sens le plus large. Un expert n’est pas un décideur. C’est habituellement un professionnel qui a une expérience reconnue dans certains domaines et qui accepte de répondre aux questions du politique, quel que soit son bord, seul légitime pour prendre une décision ou la proposer au Parlement. En pratique il s’agit de comprendre les enjeux et la nature du problème posé, les objectifs de celui qui aura à prendre la décision, puis de mettre en forme les décisions envisageables, avec leurs avantages et leurs inconvénients.

L’expérience de cette pratique fait comprendre à la fois les avantages et les inconvénients de la 5ème république et de tous les dispositifs politiques de ce type, fondés sur la bipolarisation induite par l’élection présidentielle au suffrage universel. Elle est d’une utilité évidente quand un pouvoir fort est indispensable. Il ne faut pas oublier que la république dans laquelle nous vivons a une constitution qui a été écrite pour permettre de sortir de la guerre d'Algérie. Dans d'autres circonstances ce type de dispositif peut créer des difficultés quand il faut rechercher des accords avec la base et non les imposer.

Nous avons la possibilité de faire fonctionner au niveau municipal, dans une commune de la taille de la nôtre, un système fondé sur le refus des dispositifs centralisés et autoritaires qui nuisent au bon fonctionnement d’un système aux dimensions humaines. Ce dernier doit privilégier les notions de délégation, de concertation et de sélection des plus aptes à prendre en charge les problèmes à résoudre.

Dans la sélection d’un conseil municipal :

Il est prudent de tenir compte des arguments objectifs concernant les « fondamentaux » d’une bonne gestion municipale, permettant de porter un jugement sur l’équipe sortante :

Claude Got