comportements inacceptables

l'éthique du reniement

Une des caractéristiques des élus qui font passer leurs idées avant celles de leurs électeurs est l'aptitude à oublier les engagements pris. Les cyniques qui vont répétant que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent sont des destructeurs de la démocratie. Au terme d'un mandat électoral, il est légitime de passer en revue les manquements graves aux engagements pris et de les rendre publics. Ces pratiques ôtent toute valeur aux engagements actuels de ceux n'ont pas respecté leurs promesses passées.

Si vous avez un doute sur le fait que Manuelle Wajsblat n'a pas tenu ses engagements les plus importants de 2008 et nie avec une impudence inacceptable ce comportement :

1/ Le reniement de la position de Manuelle Wajsblat exprimée en 2008 concernant le plan local d'urbanisme

L'élection de 2008 a été gagnée avec une majorité de 149 suffrages. La principale opposition entre Jean-Pierre Gaugenot  et Manuelle Wajsblat concernait le problème qui demeure au centre de tous les débats successifs lors des élections municipales dans notre commune : quelles limites faut-il fixer à la possibilité de construire sur des terrains qui étaient jusqu'alors non constructibles ?

En 2008, la période de création de grands ensembles de maisons individuelles était achevée, la seule discussion possible concernait des urbanisations limitées. Quand elles se situaient dans des zones "stratégiques" de l'agglomération, notamment à proximité du centre du village, les motivations d'accepter une urbanisation "raisonnable" étaient évidentes. Un accroissement modéré de l'urbanisation dans de tels emplacements permettait à la collectivité de négocier des contreparties financières avec les promoteurs intéressés par un programme de construction. Un terrain comme celui du tennis était un exemple concret du débat sur ce thème. Face à cette position de compromis et avec des arguments tout aussi solides, d'autres candidats aux élections défendaient une politique plus rigoureuse.

Manuelle Wajsblat avait fait ce choix et elle l'exprimait sans la moindre ambiguïté. Elle indiquait dans son tract de 2008 qu'elle n'avait pas voté le Plan Local d'Urbanisme (PLU) adopté en 2007 et elle justifiait sa position :

C’est sur ce choix radical qu’une majorité - certes faible - d’électeurs s’est prononcée en mars 2008 et a élu Manuelle Wajsblat.

Ses décisions ont été à l'inverse de ses engagements et la situation est maintenant irréversible :

Ce choix a permis une opération financière qui réduira le coût à la charge de la commune du pôle sportif et la conclusion de notre maire dans son tract de 2014 est : "c'est donc un nouveau quartier de notre village qui est en train de se bâtir".

Notre maire a donc fait exactement le contraire de ce qu'elle annonçait comme le 1er objectif de son mandat. A côté de son projet, les 13 maisons de la municipalité précédente n'étaient vraiment pas à la hauteur des désirs cachés d'urbanisation de Manuelle Wajsblat ! Elle vient d'inventer une forme d'éthique du retournement de veste qui restera dans les annales de la commune ! Elle a "maitrisé l'expansion de Saint Nom la Bretèche et son urbanisation" en s'opposant lors de la campagne électorale de 2008 à l'implantation des "13 maisons sur le terrain stratégique des tennis" et en osant reconnaître 6 ans plus tard que "c'est un nouveau quartier de notre village qui est en train de se construire" avec cette fois 70 nouveaux logements. Il y a à la clé bien entendu une "plus value patrimoniale" et "une plus value financière" dont elle se vante. Avec de telles références, elle pourrait nous annoncer à chaque élection que son programme est de maîtriser l'urbanisation de Saint Nom et à la fin de chaque mandat qu'il faut bien vivre et faire vivre les promoteurs en créant de nouveaux quartiers de notre village.

2/ "préserver les commerces de proximité en exerçant le droit de préemption sur les baux commerciaux" est une autre affirmation inscrite dans le programme de 2008 qui prend une valeur particulière quand on connaît l'acharnement avec lequel Manuel Wajsblat à soutenu le projet de Super U, malgré tous les avis insistant sur le risque de destruction des commerces de proximité.

De multiples analyses de spécialistes de l'urbanisme décrivent le processus de disparition progressive des magasins alimentaires de proximité dans les agglomérations qui ont laissé se développer des moyennes et des grandes surfaces en périphérie immédiate de la zone urbanisée.

Cette évolution réduit la qualité de vie au sein d'une agglomération de la taille de celle où nous vivons. Nous devons conserver l'équilibre entre des courses périodiques au sein de grandes surfaces, avec le recours à la voiture, et les achats quotidiens dans les magasins de proximité dont la survie est très importante pour la fraction de la population qui n'a pas de voiture (elle existe) ou qui a une mobilité limitée par l'âge ou un handicap.

Dans son "Parlons vrai n°2" Manuelle Wajsblat écrit que "à notre arrivée à la mairie en 2008 voici la situation : la zone d'activité existe depuis 1980 avec la possibilité de création de commerces et d'entreprises" puis dans son tract du 17 mars " Tous les règlements d'urbanisme, depuis la création de la zone d'activités, autorisaient l'implantation de commerces ". C'est faux, dans le PLU précédent seules les activités "de service et artisanales" étaient autorisées.

3/ Les engagements de "donner la priorité aux circulations non motorisées sur nos voies communales"  et de "renforcer l'accessibilité à la gare" n'ont pas été tenus. A l'inverse c'est la réfection des rues associée à l'implantation de multiples plateaux surélevés non conformes aux recommandations du CERTU qui a été privilégié.

La nécessité d'investir dans des circulations douces est maintenant très largement acceptée et réclamée. Nous savons que nous sommes dans l'incapacité de réduire massivement la circulation automobile, nous avons laissé se développer une forme d'urbanisme faisant croître sans limites les grandes agglomérations et elle nous rend dépendant de nos voitures. Des inspections de notre réseau communal par des personnes motivées à identifié les choix possibles pour développer les "circulations douces". Parallèlement un développement d'une qualité exceptionnelle des choix techniques possibles et de leur mise à disposition des municipalités a été réalisé, notamment par l'organisme public qui a ce type de mission et que nous citons souvent dans nos argumentaires : le CERTU.

Malgré cet engagement et la mobilisation de ceux qui soutenaient le développement des circulations douces rien n'a été fait. A l'opposé, l'aménagement de la circulation vers la gare a été un déni de savoir faire d'une ampleur exceptionnelle. L'installation réalisée à réduit la qualité  et le délai de l'accès à la gare par les transports en commun et a aggravé le risque de la circulation des piétons en leur donnant l'illusion d'une protection par la création d'une voie piétonne, alors que la voie tracée au sol doit être utilisée par les voitures et les bus pour un croisement avec les véhicules revenant vers Saint Nom. Cette erreur de gestion est tellement évidente que dans un premier temps, plusieurs îlots limitant cette pseudo-voie piétonne ont été supprimés ; plus récemment le responsable du SIERE (syndicat intercommunal qui gère le parking et les abords de la gare) a indiqué que : "dans le cadre de l'amélioration de la sécurité des cyclistes et des piétons, le SIERE pourrait envisager avec l'accord de l'Office National des Forêts, la mise en place d'une forme de balisage passif type ; plots en verre omnidirectionnels qui pourrait venir en remplacement de l'installation actuelle (îlots) le long de la route des Muses en bordure de la forêt".

Dans son dernier tract notre maire ose inscrire dans ses projets "l'amélioration des accès à la gare" et la "poursuite des négociations avec le syndicat des transports de l'Ile de France et l'Office National des Forêts (ONF) pour améliorer la sécurité des circulation et du stationnement". Cette notion de poursuite des négociations avec l'ONF est un déni de réalité. Une négociation se fonde sur des propositions concrètes, avec des plans et un argumentaire écrit. Nous attendons toujours un dossier sérieux associant une voie verte permettant l'accès protégé à la gare des cyclistes et des piétons, au maintien dans ses  dimensions actuelles de la voie permettant le croisement normal des bus et des voitures. L'histoire de cet accès à la gare est un monument d'incompétence, niant à la fois le bon sens et la réglementation en vigueur. Proposer "la mise en place d'une forme de balisage passif type ; plots en verre omnidirectionnels qui pourrait venir en remplacement de l'installation actuelle (îlots) le long de la route des Muses en bordure de la forêt" est tout bonnement ridicule. L’article 66-1 de l’Instruction Interministérielle sur la signalisation routière est un texte qui a une valeur réglementaire. Il ne s’agit pas d’une recommandation à laquelle on peut déroger. Elle indique que : « Le panneau B22b signale aux piétons qu'ils sont tenus d'emprunter le chemin à l'entrée duquel il est placé, et aux autres usagers de la route qu'ils n'ont pas le droit de l'emprunter ni de s'y arrêter».

La conclusion est évidente : sur l'ensemble de ce dossier des circulations douces et de l'accès à la gare, la municipalité actuelle a été cette fois encore en totale contradiction avec son engagement de développer les circulations douces.

Comment réagir à de telles contradictions ?

Les écrits ont un inconvénient majeur, ils demeurent. En outre il y a des électeurs passionnés par la vie communale qui les conservent. Ils les relisent, comparent les positions prises à 6 ans d'intervalle et les bras leur en tombent. Nous pensons ne pas avoir déformé les écrits de 2008 et les écrits de 2014 de Manuelle Wajsblat. Nous les rendons accessibles pour que les phrases exactes de 2008 puissent être relues par ceux qui ont des doutes.

Dans un de ses textes de défense de l'implantation d'une surface commerciale de 1500 mètres carrés en limite sud de la zone urbanisée de Saint Nom, la maire plaçait en tête de ce quatre pages une phrase de Jean-Jacques Rousseau "La vérité est le plus précieux de tous les biens".

Nous remonterons à Aristote pour lui rappeler que la notion de non contradiction est à la base de la logique. Il y a des propositions incompatibles, c'est-à-dire ne souffrant pas d'être vraies ensemble. La contradiction est une relation existant entre deux termes, ou deux propositions, dont l'un affirme ce que l'autre nie.

Il faut cependant envisager l'intervention du temps. La vérité que notre maire considère comme le plus précieux de tous les biens peut avoir évolué entre 2008 et 2014 si le critère de vérité est son opinion et elle seule. De nombreuses personnes qui ont eu à travailler avec elle ont la conviction qu'il s'agit bien de la seule référence indiscutable à ses yeux. Il est évident que cette conception lui assure une grande liberté décisionnelle.

L'inconvénient de cette référence à la pensée unique dotée d'une géométrie variable est de plonger les électeurs de Saint Nom dans un abime de perplexité. Ils ne pouvaient pas savoir en 2008 ce que deviendrait la vérité du maire pendant les 6 années suivantes, ils ne savent pas non plus si ses engagements de 2014 seront encore les siens en 2015 ou en 2016, encore moins en 2020 !