LES MECANISMES DE L'ERREUR
Il est facile de présenter un bilan très défavorable de l'action de la municipalité sortante. Cette procédure n'est pas suffisante, il faut comprendre que cette situation est la conséquence d'erreurs de méthode et de comportements inadaptés qu'il faut identifier.
L'inaptitude à conduire
des débats au niveau du conseil municipal
Un maire a des pouvoirs étendus et sa situation est proche de celle d'un
chef d'entreprise. Il peut avoir la volonté de s'entourer de personnes
compétentes et de les écouter avant de décider. Le risque permanent est
de s'isoler dans ses certitudes au point de ne plus entendre les autres. Cette dérive s'accompagne d'une inhibition de la
possibilité d'expression des collaborateurs les plus compétents, qui sont
ceux qui contrarient le centralisme autoritaire. A l'opposé, les plus
passifs vont rapidement comprendre que leur maintien dans des postes
valorisants (adjoints, présidents de commission) est lié à leur
souplesse d'échine et à l'acceptation passive des décisions prises. Les
mécanismes de la centralisation excessive du pouvoir de décider ont été
analysés à de multiples reprises par des spécialistes de l'audit
d'entreprise. Il faut comprendre que la cause première n'est pas le
défaut d'intelligence du décideur ultime, mais sa crainte d'une perte de
la maîtrise de ses projets. Parce qu'il est le concepteur, il veut
être aussi le réalisateur. Il va alors cesser de bénéficier de l'apport
indispensable des regards multiples sur un problème précis et ne
supporte plus les opposants à sa politique. Appliquée à une munipalité,
cette dérive aboutit notamment à l'incapacité de remettre en question
les orientations envisagées. L'exemple du projet de centre commercial ne
correspondant pas à la structure urbaine voulue par la majorité des
habitants a été une illustration évidente de cette inaptitude au débat.
L'inaptitude à conduire une
communication correspondant aux exigences actuelles des citoyens
Cette seconde forme de dérive dans la gestion est étroitement
liée à la précédente. Il est difficile d'avoir une capacité d'écoute des avis contraires quand on veut tout décider seul. Un maire
attentif aux besoins et aux préoccupations
d'une population ne doit pas se construire une opinion "bétonnée" avant
d'avoir réuni tous les éléments lui permettant de connaître l'avis de
ses électeurs. L'information, la description des possibles, de leurs
avantages et de leurs inconvénients est un préalable dans les sociétés
de communication. Il ne s'agit pas de débattre de ces évolutions et de préférer les techniques autoritaires aux palabres, mais
de constater un état de fait et d'être capable de le prendre en
considération.
La prodigalité investisseuse
Ce paragraphe a été modifié le 9 mars, la formulation précédente était imprécise, car elle mettait l'accent uniquement sur l'accroissement très important de l'endettement de notre commune et non sur le choix des investissements et la mauvaise qualité de plusieurs réalisations, ces notions étant développées dans d'autres parties de ce texte de critique méthodologique. Il faut bien entendu associer ces deux notions pour comprendre notre critique de la politique financière qui a été conduite. Notre maire sortant se situe politiquement à droite, mais elle a exprimé tout au long de son mandat un souci de la relance économique par la dépense qui la rapproche de l'extrême gauche. Au delà de ces commentaires sur le grand écart doctrinal de notre maire ayant une appétence évidente pour la dépense publique, il faut comprendre les conséquences de l'usage inadapté des fonds qui avaient été accumulés par les prédécesseurs sur les comptes de fonds de roulement et de trésorerie. Il va réduire les possibilités d'investissement de la municipalité qui sera élue, car les emprunts qui ont été faits pour des investissements inutiles ou de mauvaise qualité (investissements de voirie, plateaux surélevés qui ne ralentissent pas) sont autant de capacité en moins de financement d'investissements utiles. Il ne serait pas raisonnable de poursuivre une fuite en avant financée uniquement par l'emprunt. Les conséquences seraient soit l'accroissement des impôts, soit à terme la réduction de nos investissements pour assurer le paiement de la dette. Le gaspillage des 6 dernières années engage la responsabilité de toute l'équipe sortante, qui n'a pas eu le courage de limiter cette fièvre de dépense compulsive aux dépens de la pertinence et de la qualité. Il est trop facile de mettre tous les torts sur le dos du maire, le budget a été adopté chaque année par une majorité au sein du conseil municipal actuel. La présentation de nos projets budgétaires pour les années à venir précisera l'ensemble de ces problèmes.
L'absence de préoccupation de la qualité
Un bon gestionnaire se juge sur sa
capacité d'obtenir la qualité à tous les stades de ses interventions (projets, cahiers des charges, réalisation, réception). Un responsable, qui
ne délègue pas, a des difficultés pour assurer la qualité au niveau des
détails, alors que les décisions prises concernent de multiples domaines
qui ont une complexité croissante. Les maires se plaignent souvent de
l'augmentation de leurs responsabilités et de leur isolement
quand une plainte pénale leur rappelle que leurs actes peuvent avoir des
conséquences graves. Nous avons pu décrire sur ce site un nombre
anormalement élevé de ces malfaçons exprimant l'absence de maîtrise des
problèmes, faute d'avoir une aptitude à déléguer et à consulter. Quand
on décide de mettre en place des plateaux surélevés, il convient de se
renseigner sur les bonnes pratiques dans ce domaine et de faire
référence (dans le cahier des charges) au guide du CERTU qui a défini
comment il fallait concevoir un tel dispositif (http://www.certu-catalogue.fr/guide-des-coussins-et-plateaux.html
). L'aménagement de l'accès à la gare n'a pas été sous la seule
dépendance de la maire de Saint Nom le Bretêche, mais la commune a voté
pour cet aménagement non réglementaire au sein du SIERE.
L'incapacité de hiérarchiser les besoins
Les études de coût-efficacité se sont
développées dans l'administration à partir de la fin des années
soixante. Il est plus difficile de les mettre en oeuvre dans le secteur
public que dans le secteur privé du fait de l'absence de bilan financier
annuel qui concrétise le succès ou l'échec. Reconnaître la nécessité de
faire un investissement minimal pour sécuriser un trottoir dangereux
dans la voie principale de notre agglomération n'exige pas des études
complexes, mais la mise en oeuvre d'un bon sens décisionnel permettant
de privilégier le "pas cher", utile ou indispensable, et non de faire le
choix de dépenses très importantes flattant l'ego de l'investisseur.L'incapacité de développer les "circulations
douces" à Saint Nom la Bretêche malgré toutes les demandes exprimées et
les pré-études conduites, sans aller jusqu'au passage à l'acte est une
illustration parfaite de l'absence de sens pratique et de vision
hiérarchisée des problèmes. Notre maire n'a pas été capable d'identifier
ce qui plaisait aux habitants : une agglomération aux dimensions
humaines, avec une logique urbaine solide, les services publics et les
commerces au centre, des circulations qui combinent harmonieusement marche, vélo et
voiture sans privilégier l'une d'entre elles. De même a-t-elle préféré
jouer l'Arlésienne aux conseils d'école, négligeant ces rendez-vous
trimestriels avec les enseignants et les parents d'élèves au sein d'une
Ecole qui aurait dû être une de ses priorités.
Conclusions
Il est évidemment facile, après ces 6 années de gestion inadaptée,de faire le bilan catastrophique que nous décrivons pratiquement dans toutes les pages de ce site. Il ne repose pas sur l'hostilité personnelle, mais sur des faits indiscutables. Après cette expérience ratée, il est indispensable de relancer l'action communale en faisant notamment appel à des décideurs qui ont fait leurs preuves et qui sauront travailler ensemble, en informant et en écoutant les habitants de Saint Nom la Bretêche.