CHRONIQUE D’UNE PLUIE ORDINAIRE
Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas dans la nouvelle conception
du Chemin du Golf. Je ne parle pas seulement du fait qu’il semble
impeccablement calculé pour que toutes les eaux qui se déversent dans ce
chemin collecteur aillent directement dans mon sous-sol, mais encore, à
la moindre pluie, la moitié de la chaussée se transforme en ruisseau
et aucune grille, aucun avaloir n’est fonctionnel au bout de deux
minutes.
En fait, depuis les travaux (bitume et trottoirs rehaussés) le chemin
est devenu un petit canal avec ses nombreux affluents.
AVANT, l’eau s’écoulait en empruntant la totalité de la
chaussée et continuait son chemin vers la rue Daniel Dreyfus sans
convoiter mon sous-sol. J’allais bien vérifier, par forts orages ou
pluies diluviennes, si elle se comportait comme il faut et je rentrais
chez moi rassurée.
APRES, la moindre pluie, le moindre orage devient un
cauchemar. Je dois tenir en permanence des sacs de sable devant l’entrée
de mon sous-sol. Trois inondations en un mois et demi, quatre en trois
mois. Tout perdre, passer des jours et des jours à jeter et à nettoyer,
installer une station météo sur le bureau de votre ordinateur, scruter,
à défaut d’implorer le ciel, sortir et patauger dans l’eau sous la pluie
pour observer et déboucher les grilles et les avaloirs à chaque
précipitation, à chaque ondée. Ecrire des lettres et des lettres à la
mairie, aux assurances, aux experts alors qu’on aimerait mieux écrire
des poèmes.
AVANT, c’était bien. On pouvait même recevoir des
amis et leur dire de se garer devant la maison. On vivait en paix avec
le ciel et personne ne nous menaçait de contredanse.
APRES, vous avez des gens qui viennent chez vous pour
vous laisser entendre que vous êtes pratiquement fautifs des ennuis dans
lesquels ils vous ont plongés. «La roue de votre voiture empêche l’eau
de s’écouler. Votre pompe n’est pas assez puissante». On la soulève et
on la considère avec mépris. (Déjà vous vous sentez vous-même moins que
rien.) « Vous êtes sûre qu’elle marche ? » (Suspicion et discrédit sur
votre personne par pompe interposée) « Et ce tuyau, il n’est pas un peu
trop haut ? » (Pitié, c’est celui par lequel je suis inondée !) Et où
va-t-il, le tuyau de la pompe ? Dans votre jardin ? (Ca y est, je suis
disqualifiée, incompétente, imprévoyante).
C’est fou ce que la mauvaise foi peut faire de ravages avec ses
techniques perverses que malheureusement je connais par cœur. En fait,
j’en ai ras-le-bol. J’aimerais effacer de ma mémoire, toutes ces paroles
entendues, y compris « c’est l’orage du siècle » ou le « réchauffement
climatique ». J’aimerais pouvoir parler normalement d’une solution à ce
problème que je n’ai pas créé et qui me gâche la vie, avec des gens qui
parlent normalement le langage du bon sens, qui reconnaissent leurs
torts (l’erreur est humaine) et sont vraiment motivés pour résoudre le
problème.
Moi, je vous tiens au courant de tout ; la pluie, les feuilles mortes,
mon humeur. Et j’aimerais, à la Mairie que l’on me rende la pareille.
COMMENT RESOUDRE CE PROBLEME :
Après s’être rendus sur les lieux, afin de constater cette insupportable
situation, et d’en comprendre les conséquences, on ne peut qu’en
conclure que seules des malfaçons sont responsables de ce désordre.
Explications :
le trottoir haut de 15 cm sur la longueur de la voierie
le bateau haut de 2 cm pour accéder à la descente du garage, objet de
tous ces tracas
l’avaloir situé à 4 m du bateau a un débit d’absorption beaucoup trop
faible
à gauche et droite de ce bateau, dans les deux sens de cette rue,
la légère inclinaison défavorable de la rue provoque et accentue la
précipitation de l’inondation, le bateau se situant au plus bas
Solutions :
Reprendre l’avaloir afin d’augmenter son débit d’absorption
La création d’un second avaloir à envisager, afin de récupérer les eaux
de ruissellement venant de l’autre côté
Rehausser la hauteur du bateau de 4 à 5 cm « coupés »
Voir l’entreprise réalisatrice afin de palier à ces malfaçons
Utiliser la garantie décennale de l’entreprise